agir-et-reagir

17.10.06


Critique du film : Je vais bien, ne t’en fais pas

De Philippe Lioret, avec Mélanie Laurent, Kad Merad, Julien Boisselier, Aïssa Maïga.

On dit qu’un mauvais livre est celui qui laisse son lecteur intact. Intact, le spectateur de « Je vais bien, ne t’en fais pas » ne l’est plus à la fin de la séance. Du moment que l’action commence, les situations s’enchaînent avec un grand naturel, les personnages prennent du corps, la description de notre société se fait sans verser dans la caricature.

Sans gâcher la surprise, au début du film Lily, 19 ans, de retour de vacances, apprend de ses parents que son frère jumeau a quitté la maison suite à une dispute avec son père. Les jours passent et son absence devient pour la jeune femme de plus en plus insupportable. Celle-ci étudie mais vit encore chez ses parents et les rixes verbales qui les opposent se font de plus en plus passionnées alors que ceux-ci affichent un défaitisme, une démission flagrants. Petit à petit, Lily tombe dans un état dépressif qui s’avère de plus en plus préoccupant. Elle finit par être internée en hôpital psychiatrique.

Ce n’est que le début du film mais déjà l’empathie pour Lily dont on partage viscéralement les blessures de l’âme, la qualité du jeu des acteurs et la vérité du scénario nous plongent dans sa vie et nous fait oublier, comme dans un théâtre de marionnettes, de se préoccuper des fils qui animent les acteurs. A l’image de l’œuvre, la bande son minimaliste a un effet maximal. Enfin, on se laissera surprendre par la pirouette finale, et la symbolique forte de la dernière scène accompagnera le spectateur pendant des jours entiers.